top of page

Frédéric Chopin & George Sand

Les deux artistes se rencontrèrent pour la première fois à la demande de George Sand, dans le courant de l’été 1836, à l’hôtel de France de la rue Laffitte. De ce premier contact, Chopin dit le soir même à son ami Hiller : « Quelle femme antipathique que cette Sand ! Est-ce vraiment bien une femme ? Je suis prêt à en douter Â»

Par la suite, Chopin et Sand se fréquentèrent à Paris de temps en temps, puis de plus en plus. Chopin sortant de sa déception avec Marie Wodzinska et George Sand de sa relation avecMichel de Bourges, la souffrance en amour fut leur premier lien. Notons que George Sand hésita longtemps avant de se lancer dans une relation avec le pianiste. Elle écrivit à cette époque une lettre immense et complexe à son ami Albert Grzymalda en date de fin mai 1838 dans laquelle l’écrivain met à nu sa passion pour Chopin et exprime le principal but d’une idylle avec le pianiste : «…S’il est heureux ou doit être heureux par elle (Marie Wodzinska), laissez-le faire. S’il doit être malheureux, empêchez-le. S’il peut être heureux par moi sans être malheureux avec elle, il faut que nous nous évitions et qu’il m’oublie. Il n’y a pas à sortir de ces quatre points. Je serai forte pour cela, je vous le promets, car il s’agit de lui, et si je n’ai pas grande vertu pour moi-même, j’ai grand dévouement pour ceux que j’aime… Â»

Au début de leur relation, Chopin était âgé de vingt-huit ans mais semblait bien plus jeune, George avait trente-quatre ans. D′après ses correspondances de l’époque, l’amour de George Sand pour Chopin frôlait le « maternel Â», la bonté « pélicane Â» ; l’auteur parlait de « faire son devoir Â». Tout cela tombait à merveille puisque Chopin, vu son état de santé, avait grand besoin de soins. Ils restèrent ensemble neuf ans.

Un portrait physique de George Sand

par Henri Heine

« Son visage peut être nommé plutôt beau qu’intéressant; l’intéressant est toujours une déviation gracieuse ou spirituelle du véritable type du beau, et la figure de George Sand porte justement le caractère d’une régularité grecque. La coupe de ses traits n’est cependant pas d’une sévérité antique, mais adoucie par la sentimentalité moderne qui se répand sur eux comme un voile de tristesse. Son front n’est pas haut, et sa riche chevelure du plus beau châtain tombe des deux côtés de sa tête jusque sur ses épaules. Ses yeux sont un peu ternes, du moins ils ne sont pas brillants… Son nez est un nez droit et ordinaire; sa lèvre supérieure, quelque peu pendante, semble révéler la fatigue des sens. Son menton est charnu, mais de très belle forme… Épaules magnifiques… Stature un peu trop courte…, les mains très petites…, voix mate et voilée… »

Henri Heine, cité par la vicomtesse Alix de Choiseul-Gouffier Janzé (18..-1...), Ã‰tude et récits sur Alfred de Musset, Paris, E. Plon, Nourrit, 1891, p. 34-
35.

bottom of page