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BEETHOVEN, SONATE OPUS 102 NO. 2, ADAGIO CON MOLTO SENTIMENTO D'AFFETO

Beethoven a écrit la Sonate pour violoncelle op.102 pour sa confidente pendant de nombreuses années, la comtesse Maria von Erdődy et pour Joseph Linke, le violoncelliste du quatuor Schuppanzigh, avec lequel Beethoven était étroitement associé, notamment grâce à la performance de ses quatuors à cordes. Les deux sonates pour violoncelle opus 102 ont été écrites à l'été 1815 et ont été créées par Linke avec l'élève de Beethoven, Carl Czerny.

Pour la musique

Au moment de la composition des sonates pour violoncelle op.102, Beethoven, qui était entre autres occupé à réviser son opéra Fidelio , n'écrivit aucune nouvelle musique en dehors de la sonate pour piano n°27 op.90, mais se concentra sur la musique de Bach avec ses articulations, ce qui se reflète dans ses deux dernières sonates pour violoncelle. 

La comtesse Anna Marie ERDÖDY (née NICZKY 1779-1837)


Marie devint presque paralysée suite à la naissance de son premier enfant.
Elle fut intime avec Beethoven vers 1803. Leur complicité sera grandissante. Il lui écrivait "liebe, liebe, liebe, liebe, liebe", et lui dédira l'opus 70 (deux trios) et l'opus 102 (deux sonates).
La Comtesse fut une très bonne amie de Beethoven, et il vivra chez elle quelques temps en 1808. Elle était une excellente pianiste et une admiratrice des œuvres de Beethoven. Certains biographes pensent que son influence sur Beethoven et sur sa musique était très forte. D'ailleurs, en 1809, elle participera, avec succès, à la recherche de riches mécènes pour le compte de Beethoven.

Carl Czerny (1791-1857)

Son père, Wensel Czerny, excellent pianiste, commence à lui enseigner le piano alors qu'il n'a que trois ans. Très tôt, Carl joue ainsi par cœur des pièces des grands maîtres classiques : BachHaydnMozartClementi. Il compose ses premières pièces à l'âge de sept ans.

De 1800 à 1803, il est l'élève de Johann Nepomuk HummelAntonio Salieri et Ludwig van Beethoven, auprès de qui il prend des cours, deux fois par semaine, qui se révéleront précieux par la suite.

« Pendant les premières leçons, Beethoven m'occupa exclusivement à faire des gammes dans tous les tons, me montra la seule bonne position des mains et des doigts, alors encore inconnue de la plupart des exécutants, et particulièrement l’usage du pouce – règle dont je n’ai appris que plus tard à comprendre l’utilité. »

Son père ayant décelé chez lui des dons pédagogiques, il commence à enseigner à l'âge de 15 ans. Ses cours sont de qualité, ce qui fait de lui un professeur très demandé. Il a jusqu'à douze élèves par jour, chacun lui rapportant un ducat.

Il ne donne que peu de concerts publics et plus aucun après 1818, refusant même de se produire pour Beethoven alors qu'il avait créé le cinquième concerto pour piano en 1812. Il faut dire que Beethoven lui avait demandé la veille du concert de jouer le finale ! Il lui écrit une lettre expliquant que ses parents ont entravé sa carrière : étant chargé de famille, il doit se consacrer à la formation de ses élèves. Parmi eux figurent Franz Liszt et la reine Victoria. En 1823, Czerny organise une rencontre entre Beethoven et le jeune Liszt, rencontre qui fut pour Liszt mémorable et au cours de laquelle il exécuta devant Beethoven une des œuvres du maître.

 

Czerny était doué d'une grande mémoire et était capable de jouer les sonates de Beethoven, notamment chez le prince Lichnowsky, sans recourir à la partition. Il avait connu les pianistes Muzio Clementi et Johann Nepomuk Hummel et fut influencé par eux. Il mourut à Vienne en 1857, à l'âge de 66 ans.

Czerny laisse une autobiographieSouvenir de ma vie, parue en 1842, et un recueil de Notices et Anecdotes sur Beethoven, paru dix ans plus tard.

Czerny laisse un catalogue de 861 opus publiés et un nombre considérable de pièces manuscrites. Les œuvres pédagogiques ne représentent qu'un dixième de l'œuvre complète.

La vie de Czerny vue par lui-même (Lettre à Beethoven, 1818, à propos du Cinquième Concerto pour piano)

 

« Très vénéré Monsieur Beethoven, Votre souhait, qui me remplit d'une joie plus grande que je ne saurais l'exprimer, m'oblige à vous exposer en toute franchise ma manière de penser ainsi que ma situation. Pour pouvoir subvenir convenablement aux besoins de mes parents, j'ai sacrifié les quinze dernières années de ma vie à l'enseignement ; la composition et l'interprétation restèrent des activités accessoires, par manque total d'encouragement et de facilités, surtout de facilités ; mon jeu, avec tout ce que l'on exige des virtuoses, ne pouvait absolument pas être cultivé dans la mesure qu'on a la bonté d'attendre de mes facultés. Et voilà que je dois maintenant - manquant de tout entraînement depuis quatorze ans - me produire devant le grand public des connaisseurs viennois, et exécuter à brûle-pourpoint, sans la moindre préparation, ayant à peine deux jours pour répéter, l'une des plus grandes et des plus élaborées de vos compositions. » (Lettre à Beethoven, 1818)

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