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Vienne et Haydn
Depuis 1770, Haydn a atteint une renommée européenne. Sa dernière apparition à un concert public a lieu le 27 mars 1808 pour une dernière audition de La Création sous la direction d'Antonio Salieri. Les dernières années, de nombreux compositeurs et musiciens font le pèlerinage jusqu'au domicile de Haydn, émus ou simplement curieux de rendre une dernière visite au vieux maître. Il décède le 31 mai 1809 pendant l'occupation de Vienne par les troupes napoléoniennes. Napoléon envoie cependant un détachement pour lui rendre hommage lors de son enterrement. Deux semaines après son décès, le 15 juin 1809, un service funèbre lui fut rendu dans la Schottenkirche, où fut joué leRequiem de Mozart.
Un contexte, une époque : septembre 1814 - juin 1815 : Le Congrès de Vienne
Le congrès de Vienne est le « champ de bataille » diplomatique où les puissances européennes tentent de satisfaire leurs ambitions tout en contrecarrant celles de leurs anciens alliés contre Napoléon Ier. Deux grands antagonismes se manifestent : celui de la Russie et du Royaume-Uni, celui de l'Autriche et de la Prusse. La France, alors vaincue, tente de retrouver une place de premier plan.
Vienne est à l'honneur pour son rôle joué face à la France depuis la Révolution. Et Beethoven est à l'honneur durant toute la durée du Congrès.
"Mardi 29 novembre 1814
Dans la salle des Redoutes, devant tous les monarques présents à Vienne et six mille spectateurs (!) Ludwig van Beethoven dirige un concert de ses oeuvres. Au programme, la Septième Symphonie, La Bataille de Victoria ou La Victoire de Wellington (Antoine Salieri dirige la canonnade, Johann Nepomuk Hummel les percussions, tandis que le jeune Meyerbeer s'occupe de la machine à faire le tonnerre !) ainsi que, en première audition, la cantate Der glorreiche Augenblick (le glorieux moment). Cette oeuvre vaudra au musicien, à la fin de la même année, le titre de "bourgeois honoraire de la ville de Vienne". Le concert est un triomphe, même si la symphonie de Beethoven n'a pas fait grande impression, et est répété le 2 décembre."
Schubert, comme Beethoven, composera pour le Congrès de Vienne.
Vienne et Beethoven
À partir de 1812, Beethoven perd peu à peu les faveurs de Vienne toujours nostalgique de Mozart et acquise à la musique plus légère de Rossini. Le tapage fait autour du Congrès de Vienne, où Beethoven est encensé comme musicien national, ne masque pas longtemps la condescendance grandissante des Viennois à son égard. En outre, le durcissement du régime imposé par Metternich le place dans une situation délicate, la police viennoise étant depuis longtemps au fait des convictions démocratiques et révolutionnaires dont le compositeur se cache de moins en moins.
Le 26 mars 1827, Ludwig van Beethoven meurt à l’âge de cinquante-six ans. Alors que Vienne ne se souciait plus guère de son sort depuis des mois, ses funérailles, le 29 mars 1827, réunissent un cortège impressionnant de plusieurs milliers d’anonymes. Beethoven repose au cimetière central de Vienne.
« Il sait tout, mais nous ne pouvons pas encore tout comprendre, et il coulera beaucoup d'eau dans le Danube avant que tout ce que cet homme a créé soit généralement compris. Non seulement parce qu'il est le plus sublime et le plus fécond de tous les musiciens : il est encore le plus fort. Il est aussi fort dans la musique dramatique que dans la musique épique, dans la lyrique que dans la prosaïque ; en un mot il peut tout. Tout le monde comprend Mozart, personne ne comprend bien Beethoven. »
Phrase sur Beethoven attribuée à Schubert par le témoignage de Karl Johann Braun von Braunthal, 1827