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quintette à deux violoncelles
en ut majeur D 956
opus postume 163 

Le Quintette à cordes en ut majeur, D. 956 (op. posth. 163), dit aussi « Quintette à deux violoncelles », est un chef-d'œuvre de Franz Schubert, généralement considéré comme l'une des plus belles œuvres de la musique de chambre du 19e siècle.

Dans le film de Gérard Patris et François Reichenbach L'Amour de la vie consacré au célèbre pianiste Arthur Rubinstein (1969), ce dernier qualifie l'Adagio (2ème mouvement) de « musique des anges ».

Il a été composé durant l'été 1828, deux mois avant la mort du musicien. Il a été créé en 1850 au Musikverein de Vienne et publié en 1853.

L'œuvre comprend quatre mouvements et son exécution dure un peu moins d'une heure.

 Allegro ma non troppo

 Adagio

 Scherzo. Presto – Trio. Andante sostenuto

 Allegretto

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Traditionnellement, la formation en quintette (dans la lignée de Mozart) associe un second alto aux quatre instruments à cordes du quatuor. Mais ici, semblable aux quintettes du violoncelliste Luigi Boccherini (de même que ceux que George Onslow composera à partir de 1829), le quintette de Schubert se caractérise par la présence d'un deuxième violoncelle, équilibrant l'ensemble d'une sonorité plus grave et plus riche que l'alto.

La dimension orchestrale de l'œuvre est prégnante, et il s'installe, tout au long des quatre mouvements, densité et tension, sans morbidité mais plutôt avec une sorte de vitalité métaphysique. Schubert parvient à une synthèse entre expressivité et logique, entre finesse de détails et architecture d’ensemble, et il se hisse pleinement aux côtés de Mozart et Beethoven, qu'il vénère profondément.

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Ce quintette a souvent été utilisé au cinéma :

1985 : Trois hommes et un couffin

1986 : Welcome in Vienna, Axel Corti

1989 : Nocturne indien, Alain Corneau

2001 : Conspiration, Franck Pierson

2009 : The limits of control, Jim Jarmusch

"Lorsqu'il compose ce quintette en septembre 1828, Schubert a 31 ans. Son état de santé se détériore beaucoup (il meurt deux mois plus tard) mais son mal lui laisse des moments de répit.

Sa capacité de travail et la puissance de son expression par la musique sont intactes.

« qui l’a surpris seulement une fois en train de composer, tout bouillonnant et le regard enflammé, ayant tout à fait l’apparence d’un somnambule, ne pourra jamais l’oublier » (citation de son plus fidèle soutien : Joseph von Spaun)


 

Eté 1828, Schubert compose le quintette à deux violoncelles dans la foulée de sa Grande symphonie en ut majeur.

De juillet à octobre il a écrit :

-une symphonie

-une messe

-des œuvres pour chœur

- une trentaine de lieder

- le quintette à deux violoncelles


 

Entre la création du quintette en septembre et jusqu’à sa mort en novembre, Schubert produira encore trois sonates pour piano et une esquisse bien avancée d'un opéra.


 

En plus de cet acharnement au travail Schubert décide de se remettre à l’école et reprendre des études musicales sur deux plans : fugue et contrepoint !

Il ne pourra malheureusement suivre qu’un seul cours.

Il a pourtant encore tout à donner.

Dans le quintette, Schubert n’est jamais dans la plainte mais dans le questionnement. Il interpelle à chaque instant celui qui l’écoute, et lui transfère ses émotions.

Il y a véritablement adéquation entre son monde intérieur et la configuration instrumentale. Le violoncelle dans sa musique de chambre est l’instrument privilégié pour traduire les pensées les plus profondes ; les voix de l’alto et des deux violoncelles donnent toute la tension tragique de l’œuvre."

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(Remerciements à Hélène Rubak)


 

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