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Gabriel Fauré (1845-1924)

PAPILLON  (1884)

Gabriel Fauré, né à Pamiers (Ariège) le 12 mai 1845 et mort à Paris le 4 novembre 1924, est un pianiste, organiste et compositeur français.

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Élève de Saint-Saëns et de Gustave Lefèvre à l’École Niedermeyer de Paris, il est d'abord maître de chapelle de l'église de la Madeleine à Paris. Il en assure plus tard les fonctions d'organiste, titulaire du grand orgue. Il est ensuite nommé professeur de composition au Conservatoire de Paris, puis directeur de l’établissement de 1905 à 1920.

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Œuvres principales

 Sonate pour violon no 1 (1877)

 Élégie (1883)

 Requiem (1888)

 Pavane (1888)

 La Bonne Chanson (1895)

 Pelléas et Mélisande (1898)

 Dolly (1898)

 Pénélope (1913)

 Masques et Bergamasques (1919)

 Nocturnes (1883-1921)

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Gabriel Fauré est le fils de Toussaint-Honoré Fauré, instituteur à Pamiers, puis directeur de l’école normale d'instituteurs de Foix à Montgauzy, et de Marie-Antoinette-Hélène Lalène-Laprade. Il est placé chez une nourrice, puis, en 1854, il quitte la maison familiale de Foix (Ariège), et part pour Paris étudier à l’École Niedermeyer, école de musique classique et religieuse, qui formait alors des organistes d’église, des chefs de chœur et des maîtres de chapelle. Il y étudie onze années et y obtient un 1er grand prix de piano, un 1er grand prix de composition et un 2e grand prix d'Harmonie. Plusieurs musiciens de premier plan, dont Camille Saint-Saëns qui lui présente la musique des compositeurs contemporains de l’époque (Robert SchumannFranz Liszt) et son directeur Gustave Lefèvre, seront ses maîtres.

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En 1870, Fauré s’engage dans l’armée et prend part aux combats pour lever le siège de Paris lors de la Guerre franco-prussienne. Pendant la Commune de Paris, il demeure à Rambouillet et en Suisse, où il enseigne à l’École Niedermeyer qui y avait été déplacée. Il retourne à Paris en octobre 1871 et devient organiste de chœur à l’église Saint-Sulpice tout en participant régulièrement au salon de Saint-Saëns et de la célèbre chanteuse Pauline Garcia-Viardot. Il y rencontre les principaux musiciens parisiens de l’époque et forme avec eux la Société nationale de musique.

En 1874, Fauré arrête de travailler à Saint-Sulpice et remplace Saint-Saëns, qui est souvent absent, à l’église de la Madeleine. Quand Théodore Dubois devient titulaire du grand orgue en 1877, Fauré devient maître de chapelle (maître du chœur, qu'il dirige). À la même époque, il se fiance avec Marianne Viardot, la fille de Pauline, mais ces fiançailles sont rompues par Marianne à la fin octobre. Malheureux, il voyage à Weimar, où il rencontre Liszt, et à Cologne pour y assister aux productions de L'Anneau du Nibelung de Richard Wagner. Fauré admire Wagner, mais il est aussi un des rares compositeurs de sa génération à ne pas tomber sous son influence.

Pendant sa jeunesse, Fauré était très heureux, mais la rupture de ses fiançailles, et ce qu’il perçoit comme un manque de reconnaissance musicale le mènent à la dépression, qu’il qualifie de « spleen ».

 

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En 1883, Fauré épouse Marie Frémiet (1856-1926) (fille du sculpteur Emmanuel Frémiet), avec qui il a deux fils. Pour subvenir aux besoins de sa famille, il assure les services quotidiens à l’église de la Madeleine et donne des leçons de piano et d’harmonie. C’est seulement durant l’été qu’il prend le temps de composer. Il gagne peu d’argent de ses compositions. Durant cette période, il écrit plusieurs œuvres importantes, de nombreuses pièces pour piano et des mélodies, mais les détruit pour la plupart après quelques présentations et n’en retient que quelques éléments pour en réutiliser les motifs.

En 1886, il fait la connaissance de la comtesse Greffulhe, par l'intermédiaire de Robert de Montesquiou. Dès lors, celle-ci lui apporte un soutien actif. Elle l'associe à la création de la Société des grandes auditions musicales, en 1890. Elle fait jouer ses œuvres, l'invite régulièrement en villégiature à Dieppe. Il l'appelle « Madame ma Fée », « mon roi de Bavière », et l'initie à la musique de Wagner. Il lui dédie sa Pavane, véritable « portrait musical » et lui en offre la partition. La chance lui sourit enfin. Dans les années 1890, il voyage à Venise, où il rencontre des amis et écrit plusieurs œuvres. En 1892, il devient inspecteur des conservatoires de musique en province, ce qui signifie qu’il n’a plus à enseigner à des jeunes garçons ou des adolescents.

En 1896, il est nommé organiste en chef à l’église de la Madeleine et succède à Jules Massenet comme professeur de composition au Conservatoire de Paris. Il enseigne alors à de grands compositeurs comme Georges Enesco et Maurice Ravel, ou encore à Nadia Boulanger. Sa situation financière devient meilleure et sa réputation de compositeur s’affirme. En 1899, vraisemblablement dans le projet d'écrire Prométhée pour le théâtre des Arènes, sûrement à Béziers pour appréhender les conditions de représentation des œuvres, Gabriel Fauré seconde Camille Saint-Saëns pour la reprise de Déjanire (créée en 1898) et sera appelé à diriger la seconde représentation de 1899.

 

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De 1903 à 1921, Fauré est critique au Figaro. En 1905, il succède à Théodore Dubois comme directeur du Conservatoire de Paris. Aussitôt, il y devient un véritable « tyran » ; il procède à de nombreux changements, rétablit la discipline et apporte du sérieux à un enseignement qui avait beaucoup vieilli. Cette attitude intransigeante lui est d’ailleurs reprochée. Dans le même temps, Fauré doit faire face, à partir de 1903, à une surdité presque totale. Il entend les graves mais est sourd aux aigus, handicap qui pourtant n’entrava en rien sa carrière.

Fauré est élu à l’Institut de France en 1909. La comtesse Greffulhe a soutenu activement sa candidature, et il l'en remercie avec émotion : « Merci d’avoir fait tinter mon nom dans toutes ces vénérables oreilles ! […] Et moi qui croyais vous aimer autant que je puis aimer ! Et il faut que je vous aime encore davantage ! Je vais sécher !!! ». Il rompt alors avec la vieille Société nationale de musique.

Sa responsabilité au Conservatoire, combinée à sa perte d’audition, font que la production de Fauré est grandement réduite. Pendant la Première Guerre mondiale, il reste en France. En 1920, à 75 ans, il prend sa retraite du Conservatoire. Il reçoit la même année la Grand-croix de la Légion d'honneur, une distinction encore rare pour un musicien. Sa santé est fragile, en partie en raison d’une consommation excessive de tabac. Malgré cela, il reste à l’écoute des jeunes compositeurs, en particulier les membres du groupe des Six.

 

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Gabriel Fauré meurt de pneumonie à Paris le 4 novembre 1924. Des funérailles nationales ont lieu à l’église de la Madeleine. Il est inhumé au cimetière de Passy à Paris. Une plaque commémorative est posée sur sa maison au 32 rue des Vignes (16e arrondissement de Paris), où il vit de 1911 jusqu'à son décès.

Libellules ou Papillon ?

 

Après le succès de l’Élégie, l’éditeur Hamelle commanda à Fauré une pièce virtuose pour violoncelle. Ce fut Papillon, opus 77 pour violoncelle et piano. Le titre du morceau, composé en 1884 et publié seulement en 1898, fut l’objet d’un désaccord. Fauré suggérait une formule générique : Pièce pour violoncelle. L’éditeur défendait Libellules, avant de choisir Papillon. Si la partition comporte des épisodes vifs-argents, elle laisse surtout s’épanouir le chant du violoncelle, témoignant de l’aversion de Fauré pour une virtuosité de commande.

La Comtesse Greffulhe, "Madame ma fée", icône toujours métamorphosée de la mode 

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Marie-Joséphine-Anatole-Louise-Élisabeth de Riquet, comtesse de Caraman-Chimay, comtesse Greffulhe, est une aristocrate française née le 11 juillet 1860 dans le 7e arrondissement de Paris et morte le 21 août 1952 à Genève (Suisse).

Mécène aussi bien de la science que des arts, elle a servi de modèle à Marcel Proust pour le personnage de la duchesse de Guermantes dans À la recherche du temps perdu.

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Elle jouait du piano et apprit la guitare, organisa des concerts de musique de chambre et jusqu’à des représentations lyriques, comme celle de Béatrice et Bénédict d'Hector Berlioz au théâtre de l'Odéon en 1890 et la première représentation parisienne de Tristan et Isolde de Richard Wagner en octobre 1899. Elle rencontra Franz Liszt lors de son dernier voyage à Paris en 1886 et, toujours grâce à Montesquiou, elle fit la connaissance de Gabriel Fauré qui, l'année suivante, lui dédiera sa célèbre Pavane op. 50 qu'il a composée comme un portrait musical de la comtesse. Elle fonda en 1890 la Société des grandes auditions musicales et favorisa avec la princesse Edmond de Polignac la venue à Paris des Ballets russes. Parmi les Russes de Paris, elle reçut entre autres le grand-duc Paul.

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Toujours grâce à Montesquiou, elle se lia avec Edmond de Goncourt, José-Maria de Heredia, Stéphane Mallarmé, Judith Gautier. La comtesse Greffulhe recevait chez elle les membres du Tout-Paris littéraire, comme Anatole France, et fit de l'abbé Mugnier, un intime.

Marcel Proust l'aperçut à un bal chez la princesse de Wagram, née Berthe de Rothschild, le 27 juin 1892. Il fut aussitôt fasciné et en fit le principal modèle du personnage de la duchesse de Guermantes. C'est chez Robert de Montesquiou, lors d'une réception donnée pour Delafosse, qu'il l'approcha vraiment. La comtesse avait alors trente-quatre ans et était au sommet de sa beauté. 

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"La comtesse vécut la fin du Second Empire, deux Républiques, deux guerres mondiales, connut la Belle Époque, les Années folles, et régna sur le gotha durant un demi-siècle. La plus belle femme de Paris - tant d’allure que d’esprit – met en scène ses apparitions, sait se faire rare, fugitive et incomparablement fascinante dans ses envolées de tulle, de gaze, de mousseline et de plumes, ses vestes kimono, ses manteaux de velours, ses motifs orientaux, ses tonalités d’or, d’argent, de rose et de vert... Elle choisit ses tenues pour souligner sa taille fine et mettre en valeur sa silhouette élancée."

(Présentation sur France TV Infos : Au Palais Galliera, découvrez la garde-robe de l'exubérante comtesse Greffulhe, muse de Proust)

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