Max Jacob
Max Jacob
Max Jacob (de son premier nom Max Jacob Alexandre), né le 12 juillet 1876 à Quimper et mort le 5 mars 1944 à Drancy, est un poète moderniste et romancier français de la première moitié du xxe siècle, précurseur de Dada puis du surréalisme sans y adhérer. Il bouleverse de son vers libre etburlesque la poésie française dès 1917, après avoir renoncé à sa carrière de journaliste auprès d'Alphonse Allais et s'être intimement lié à Pablo Picasso, Guillaume Apollinaire, Marie Laurencin, André Salmon, Amedeo Modigliani. Artiste ayant vécu principalement de sa peinture, laquelle a été assimilée à l' « école de Paris », il a été également un épistolier influent, en particulier sur Jean Cocteau, et prolixe, dont la théorie esthétique, au-delà du mysticisme qui anime son écriture, sert en 1941 de fondement à l'École de Rochefort.
Né en Basse Bretagne dans une famille juive voltairienne et non pratiquante, Max Jacob, ex patient du célèbrepsychothérapeute Jean Martin Charcot qui restera toute sa vie tourmenté par son homosexualité, se convertit en 1915 au catholicisme après avoir eu plusieurs visions, tout en continuant à animer l'avant-garde montmartroise et montparnassienne. À partir de 1936, il mène à Saint-Benoît-sur-Loire la vie monacale d'un oblat séculier rattaché à l'abbaye de Fleury. Sa poésie témoigne dès lors du quasi quiétisme dans lequel il assume douloureusement sa vie de pécheur comme une condition de sa rédemption. Ses origines ashkénazes lui valent, six mois avant la Libération de Paris, d'être arrêté par la Gestapo, destin qu'il accepte comme un martyre libérateur. Interné par la gendarmerie française dans le camp de Drancy, il y meurt en cinq jours, trente heures avant sa déportation programmée pour Auschwitz.
L'importante oeuvre de Picasso intitulée Les trois musiciens (1921) se trouve habituellement au MOMA (une seconde version peinte simultanément, Les trois Masques, se trouve au musée de Philadelphie). Trois personnages: un Pierrot, un Arlequin et un moine. Respectivement, semble-t-il, Apollinaire (qui a disparu trois ans plus tôt), Picasso et Max Jacob qui vient de s'enfuir en cette fin d'année 1921 dans sa retraite près de l'abbaye bénédictine. Picasso qui connaît Max Jacob depuis 1901 sera son parrain de baptême en février 1915. Tous deux, avec Jean Cocteau, seront au chevet d'Apollinaire au moment de sa mort le 9 novembre 1918.
Les années parisiennes, entre 1895 et 1936, avec leurs hauts et leurs bas, lui ont permis de rencontrer tous les représentants de la vie littéraire et artistique de la première moitié du siècle,dont Francis Poulenc en 1917.
Le 11 décembre 1931, à Poulenc qui avait sollicité son autorisation d'utiliser des poèmes extraits du Laboratoire central , Max Jacob répondit en affirmant : «Ce sera mon seul titre de gloire de figurer à côté de ton nom».