MOZART 1772
Wolfgang
Né au numéro 9 de la Getreidegasse à Salzbourg, qui est alors la capitale d'une principauté ecclésiastique du Saint-Empire romain germanique (Cercle de Bavière), Mozart est le fils du musicien (violoniste), compositeur et pédagogue (une méthode du violon), Leopold Mozart, né et originaire d'Augsbourg, ville de Bavière, qui occupe alors la fonction de vice-maître de chapelle à la cour du prince-archevêque de Salzbourg, et d'Anna Maria Pertl, son épouse.
Wolfgang est le cadet de sept enfants. En raison du manque d'hygiène de l'époque et de mauvaises conditions sanitaires, trois enfants sont morts en bas âge avant la naissance de sa sœur Maria Anna (surnommée « Nannerl », née en 1751), et deux autres sont encore morts entre la naissance de cette sœur aînée et la sienne.
Il est baptisé le lendemain de sa naissance dans une chapelle de la cathédrale Saint-Rupert de Salzbourg. Son acte de baptême porte les prénoms de Joannes Chrysost[omus] Wolfgangus Theophilus. Theophilus, signifiant « aimé de Dieu », a des équivalents allemands (Gottlieb, prénom que son père lui attribue un mois après sa naissance), italien et latin (Amedeo prénom adopté lors de son voyage en Italie en décembre 1769). Wolfgang se fera appeler généralement « Wolfgang Amadè Mozart » mais s’amuse tout au long de sa vie à déguiser et à déformer ses différents noms en de Mozartini, Gangflow (Wolfgang à l’envers), Trazom, etc. Mais on ne le voit jamais signer Amadeus si on dépouille la correspondance. Ce prénom ne sera employé qu'après sa mort.
Dès l'âge de trois ans, Mozart révèle des dons prodigieux pour la musique : il a l'oreille absolue et certainement une mémoire eidétique (comparable à une mémoire photographique de la partition des oeuvres entendues). Ses facultés déconcertent son entourage, et incitent son père à lui apprendre le clavecin dès sa cinquième année. Le jeune Mozart apprend par la suite le violon, l'orgue et la composition. Il sait déchiffrer une partition a prima vista (à vue) et jouer en mesure avant même de savoir lire, écrire ou compter. À l'âge de six ans (1762), il compose déjà ses premières œuvres (menuets KV.2, 4 et 5, allegro KV.3 inscrits dans le Nannerl Notenbuch, « cahier de musique pour Nannerl »). À quatorze ans, il aurait ainsi parfaitement retranscrit le Miserere de Gregorio Allegri, œuvre religieuse complexe, non publiée, mais connue, qui dure environ quinze minutes, en ne l'ayant écouté qu’une seule fois. Une autre version évoque deux écoutes, Mozart regardant la deuxième fois, la partition de la première. Mozart ne reçoit pas d'autre éducation que celle de son père.
Leopold
En 1756, année de naissance de Wolfgang Amadeus, son père Leopold écrit son Traité en vue d'une méthode fondamentale pour le violon (Versuch einer gründlichen Violinschule), une méthode de violon très importante, traduite dans toute l'Europe, notamment en français en 1770 et publiée par Boyer. Aujourd'hui, c'est une des principales sources de l'interprétation historiquement informée des œuvres du 18e siècle, avec le traité de Johann Joachim Quantz sur la flûte traversière (Versuch einer Anweisung die Flöte traversière zu spielen) et celui de Carl Philipp Emanuel Bach sur le jeu au clavier (Versuch über die wahre Art das Clavier zu spielen).
Leopold a composé de nombreuses œuvres instrumentales et vocales, parfois marquées par une certaine originalité, notamment une Sinfonia di caccia (symphonie de chasse), avec coups de fusil et aboiement de chiens, une Promenade musicale en traîneau, avec des grelots et hennissements de cheval, une suite Mariage paysan avec des cris, sifflets et de la vielle à roue, un Divertimento militaire avec fifres, une Sinfonia pastorale pour Alphorn (cor des Alpes) et une Sinfonia burlesca. Il a aussi écrit des concertos pour trompettes et trombones.
Les tournées en Europe
Entre 1762 et 1766, le jeune Mozart entreprend le Grand Tour lors d'un long périple musical avec son père, employé par le prince-archevêque Schrattenbach, ainsi qu'avec sa sœur aînée Maria-Anna qu'il appelle Nannerl. Ils vont d'abord à Munich, puis à Vienne, avant de s'engager, le 9 juin 1763, dans une longue tournée en Europe, qui les emmène de nouveau à Munich, puis à Augsbourg, Mannheim, Francfort, Bruxelles où il logea une nuit au château de Hasselbrouck, Paris, Versailles, Londres, La Haye, Amsterdam, Dijon, Lyon, Genève et Lausanne.
Les exhibitions du jeune musicien impressionnaient les auditeurs et lui permettaient de capter de nouvelles influences musicales. Il fait ainsi la rencontre de deux musiciens qui vont le marquer définitivement : Johann Schobert à Paris, et Johann Christian Bach, fils cadet de Jean-Sébastien Bach, à Londres. Ce dernier lui fait découvrir le pianoforte, inventé au début du siècle, et l'opéra italien ; il lui apprend également à construire une symphonie.
C'est également à Londres que le naturaliste Daines Barrington tente de montrer que Wolfgang n'est qu'une sorte de singe savant exhibé par son père devant la noblesse européenne et qu'il s'agit d'une supercherie mais ses tests sur l'enfant révèlent qu'il s'agit bien d'un prodige. Dans ses exhibitions, le jeune Mozart démontre ses qualités exceptionnelles de virtuose non seulement au clavecin, et plus tard au pianoforte, mais aussi au violon et à l'orgue. Il lui sera d'ailleurs proposé à Versailles un emploi de musicien à l'orgue qu'il n'acceptera pas. Mozart recherchera en vain un emploi de chef d'orchestre, kapellmeister, à Vienne. Lui-même s'intitule kapellmeister.
En 1767, à l'âge de onze ans, Mozart compose son premier opéra Apollo et Hyacinthus (K.38), une comédie latine destinée à être interprétée par les élèves du lycée dépendant de l'université de Salzbourg. De retour en Autriche, il se rend régulièrement à Vienne, et, durant l'été 1768, compose deux autres opéras : Bastien et Bastienne et La finta semplice ; il n'a alors que douze ans. L'année suivante, le prince-archevêque le nomme maître de concert. Son père obtient un congé, sans solde, ce qui lui permet de faire découvrir l'Italie à son fils (Mozart s'y rendra régulièrement jusqu'en 1773) ; il y étudie l'opéra, forme musicale dans laquelle il excellera (Le nozze di Figaro (les Noces de Figaro), Don Giovanni, Così fan tutte (Ainsi font-elles toutes), Die Zauberflöte (la Flûte enchantée)…) et grâce à son travail sur les harmonies vocales et sa maîtrise de la polyphonie, il apportera une touche personnelle de sensibilité à ce genre.
En Italie, il se lie au savant Padre Martini, devient membre de l'Accademia Filarmonica de Bologne – qui pourtant n'admettait en principe que des membres âgés de plus de vingt ans. Le pape Clément XIV le nomme Cavaliere dello speron d'oro (Chevalier de l'éperon d’or).
Le 16 décembre 1771, le prince-archevêque Schrattenbach décède. Le Prince-archevêque Colloredo devient son nouvel employeur.
Les circonstances de composition du Divertimento. Le retour à Salzbourg
Lorsqu’il s’attelle à la composition du Divertimento pour cordes en Ré majeur K.136, Mozart n’a que seize ans, mais il est déjà un compositeur chevronné. En dix ans, il a signé plus d’une centaine d’œuvres, et notamment une trentaine de symphonies et de pièces pour piano, cinq opéras, une vingtaine de sonates pour violon et piano, une dizaine de concertos pour piano et de nombreuses pièces vocales, sacrées et profanes. Il est de retour à Salzbourg, sa ville natale, où il rentre en service chez Le Prince-archevêque Colloredo après des années de vie nomade.
Nourri de ses voyages en Italie, le berceau de la nouvelle esthétique en musique, Mozart intègre des éléments du "style galant" à la mode dans ce gracieux Divertimento pour cordes K. 136.
Au service du prince-archevêque Colloredo (1773-1781)
Le prince-archevêque Colloredo, à la différence de son prédécesseur, tolère moins les voyages de la famille Mozart. Mais le jeune musicien se résigne mal à rester dans sa ville natale. En outre, son nouvel employeur lui impose la forme des pièces qu'il doit composer pour les cérémonies religieuses. À dix-sept ans, il a du mal à accepter ces contraintes, et ses relations avec le prince-archevêque se dégradent au cours des trois années qui suivent.
C'est à cette époque qu'il fait la connaissance, à Vienne, de son illustre aîné Joseph Haydn, avec qui il entretiendra tout au long de sa vie une correspondance et une amitié teintée d'admiration, réciproque. Mozart lui donnera le surnom affectueux de « papa Haydn », resté aujourd'hui encore vivace.
Joseph Haydn à Léopold Mozart qui le rapporte :
« Je vous le dis devant Dieu, en honnête homme, votre fils est le plus grand compositeur que je connaisse, en personne ou de nom, il a du goût, et en outre la plus grande science de la composition. »
Wolfgang Amadeus Mozart à propos de Joseph Haydn :
« Lui seul a le secret de me faire rire et de me toucher au plus profond de mon âme. »
Deux enfants prodiges en tournée
Les enfants de la famille Mozart ne sont pas les seuls prodiges musicaux du 18e siècle. L'écrivain Gary Spruce précise qu'il y avait des centaines de cas similaires, et cite celui de William Crotch de Norwich, qui, en 1778, à l'âge de trois ans, donnait des récitals d'orgue. La chercheur britannique Jane O'Connor rattache la popularité des enfants prodiges à cette époque à la prise de conscience du potentiel de divertissement et de valeur marchande que représentait un enfant qui était, d'une certaine façon, prodigieux. D'autres contemporains de Mozart enfant furent le violoniste et compositeur Thomas Linley le jeune, né la même année que Wolfgang, et l'organiste Siegmund Bachmann. Ce fut cependant Wolfgang Amadeus Mozart qui devint finalement reconnu parmi les prodiges comme le futur standard des débuts du succès.
Des sept enfants nés de Leopold et Anna Maria Mozart (Pertl), seule la quatrième, Maria Anna Mozart (Nannerl), née le 31 juillet 1751, et le plus jeune, Wolfgang Amadeus Mozart, né le 27 janvier 1756, ont survécu à la petite enfance.
Les enfants furent éduqués à la maison, sous la direction de Leopold, apprenant les bases de la lecture, de l'écriture, du dessin et de l'arithmétique, avec un peu d'histoire et de géographie. Leur éducation musicale débuta dès le berceau, par l'intermédiaire des répétitions constantes de Leopold et ses collègues musiciens. Quand Nannerl eut sept ans, son père commença à lui apprendre à jouer du clavecin, avec Wolfgang la regardant, et d'après ses propres dires « L'enfant montra immédiatement son extraordinaire talent, un talent venant de Dieu. Il passait souvent de longs moments au piano à jouer des tierces, et il en éprouvait un plaisir visible qui montrait qu'il en appréciait le son […] Lorsqu'il eut cinq ans, il composa de courtes pièces que son père notait pour lui ». Un ami de la famille, la poète Johann Andreas Schachtner, a raconté qu'à l'âge de quatre ans, Wolfgang commença à composer un concerto pour piano et fut en mesure de faire preuve d'un extraordinaire sens du rythme.
Nannerl elle-même fut une élève très douée, pas moins rapide à apprendre que son frère, jouant du clavier avec une virtuosité remarquable pour ses onze ans. Au cours de cette année 1762, Leopold emmena les enfants jouer à Munich devant Maximilien III Joseph, Duc et Électeur de Bavière. Leopold ensuite emmena toute la famille à Vienne pour un voyage qui dura trois mois Il obtint des invitations de plusieurs mécènes nobles et dans les trois jours de l'arrivée, les enfants jouèrent au palais du comte Collalto. Parmi les présents, étaient le conseiller de la trésorerie de Vienne et le futur premier ministre, le comte Johann Karl Zinzendorf, qui nota dans son journal intime qu'« un petit garçon, dont on disait qu'il n'avait que cinq ans et demi (Wolfgang avait en fait près de sept ans) jouait du clavecin ». Après une audition devant le vice-chancelier impérial, les Mozart furent invités à la cour royale, où l'impératrice Marie-Thérèse testa les capacités de Wolfgang en lui demandant de jouer avec le clavier couvert par un tissu. Au cours de cette visite, Wolfgang rencontra l'Archiduchesse Maria Antonia, la future reine de France, qui était de deux mois son aînée. Le biographe de Mozart Eric Blom raconte une anecdote sur la manière dont l'Archiduchesse aida Wolfgang quand il glissa sur le sol poli, et qu'elle aurait alors reçu une proposition de mariage en échange.
Comme les Mozart commencèrent à être remarqués par l'aristocratie de Vienne, ils furent souvent appelés pour donner plusieurs spectacles au cours d'une seule journée. Ils furent récompensés pour cette activité à la fin de leur première semaine à Vienne, Leopold étant en mesure de renvoyer l'équivalent de plus de deux années de salaire. Leur calendrier fut interrompu lorsque Wolfgang tomba malade de la scarlatine et leur ancien élan ne fut pas retrouvé. Néanmoins, la visite de Leopold lui donna le désir de poursuivre ces possibilités de réussite sociale et financière. À leur retour à Salzbourg, Wolfgang joua du clavecin et du violon à un concert anniversaire de l'archevêque, étonnant les personnes présentes
Dans une lettre à son ami, le propriétaire terrien Johann Lorenz Hagenauer, écrite après la tournée, Leopold cite les paroles du diplomate allemand Friedrich Melchior Grimm qui avait dit, après avoir entendu les jeux pour les enfants : « Maintenant, pour une fois dans ma vie, j'ai vu un miracle : c'est le premier ». Leopold a estimé qu'il était de son devoir envers son pays, son prince et son Dieu de « proclamer » ce miracle aux yeux du monde, en montrant Nannerl et Wolfgang devant la haute société européenne, sinon il serait la plus ingrate des créatures. Il a été suggéré par le biographe de Mozart Wolfgang Hildesheimer que, au moins dans le cas de Wolfgang, cette entreprise était prématurée : « Trop tôt, [le] père traîna [le] fils dans toute l'Europe occidentale pendant des années. Ce changement continuel de scène aurait usé même un enfant robuste… ». Cependant, il existe peu de preuves permettant de prouver que Wolfgang fut physiquement éprouvé ou frustré musicalement par ses efforts d'enfance car il semblait qu'il se sentait à la hauteur du défi dès le début.
Leopold voulut commencer la tournée dès que possible, plus les enfants étaient jeunes, plus spectaculaire serait la démonstration de leurs dons. L'itinéraire qu'il avait l'intention de prendre incluait le sud de l'Allemagne, les Pays-Bas méridionaux, Paris, la Suisse et peut-être le nord de l'Italie. Le passage à Londres fut ajouté après des exhortations au cours de la visite à Paris, et le voyage néerlandais fut un détour imprévu. Le plan initial était d'aller dans le plus grand nombre de cours royales européennes que possible, ainsi que dans les grandes capitales culturelles. Leopold devait s'appuyer sur son réseau de musiciens professionnels et ses plus récents contacts sociaux pour obtenir des invitations de la part des cours. Une aide pratique est venue de Johann Lorenz Hagenauer, dont les liens commerciaux dans les grandes villes fournirent aux Mozart des services bancaires. Ceux-ci leur permirent d'obtenir de l'argent en route, en attendant que le produit de leurs performances fut assez grand pour en vivre.
Wolfgang se prépara pour la tournée en se perfectionnant sur le violon, dont il avait appris à jouer sans avoir déboursé d'argent pour un professeur. Pour plus de préparation générale, les enfants étaient ravis de faire de la musique ensemble, chose qu'ils n'avaient jamais perdue. Lors de la tournée, même pendant les jours de voyage, ils pratiqueront quotidiennement leur musique sans pression par rapport à la durée des entraînements. Avant que le voyage ne pût commencer, Leopold fit le nécessaire pour avoir le consentement de son employeur, le prince-archevêque. Leopold fut nommé vice-maître de chapelle en janvier 1763 ; néanmoins le consentement de l'archevêque à un congé de longue durée d'absence fut accordé, au motif que le succès des Mozart apporterait gloire à Salzbourg, à son dirigeant et à Dieu.
Mozart, film de Marcel Bluwal, 1982, avec Michel Bouquet dans le rôle (terrifiant) de Leopold
1ère partie, l'enfance de Mozart avec les tournées organisées par Léopold
"Nannerl", la prodige sacrifiée (1751-1829)
(Source : le site L'histoire par les femmes)
Maria Anna Mozart, soeur aînée de Wolfgang Amadeus et connue sous le surnom affectueux de Nannerl, a été une jeune prodige de la musique dont le talent a été contrarié.
Fille aînée de Anna Maria Mozart et de Leopold Mozart, Maria Anna Walburga Ignatia Mozart nait le 30 juillet 1751 à Salzbourg. Son frère Wolfgang Amadeus nait 5 ans plus tard, en 1756. Très proches, les deux enfants vont jusqu’à développer un langage secret entre eux.
A l’âge de sept ans, Leopold commence à enseigner le clavecin à sa fille. Wolfgang montre rapidement un grand intérêt pour ces leçons et les deux enfants prouvent très vite leur talent et leur potentiel d’enfants prodiges. Leopold emmène Nannerl puis Wolfgang dans plusieurs grandes villes d’Europe pour qu’ils se produisent en concert. Très tôt, Nannerl est reconnue comme musicienne de grand talent.
Une carrière contrariée
L’interprétation n’est pas son unique talent. Nannerl compose des pièces, dont son frère fera l’éloge dans leur correspondance. Lors d’un concert, Wolfgang révèle que le morceau qu’il vient d’interpréter a été composé par sa sœur. Irrité, Leopold ordonne à sa fille de ne plus écrire de musique, car une femme ne peut pas devenir compositrice.
Lorsque Nannerl atteint 18 ans et l’âge de se marier, son père cesse de l’emmener en tournée pour se consacrer uniquement à son fils. La jeune fille souhaite composer, étudier le violon, se produire en tournée, mais Leopold brise net ses rêves. Il refuse de la laisser étudier le violon et l’oblige à donner des cours de piano pour financer la tournée de son frère en Italie. Nannerl obéit à son père, mais sombre en dépression.
Dans un premier temps, Nannerl et Wolfgang restent proches et s’échangent des courriers très affectueux ; mais leurs relations se distendent progressivement, en particulier après le mariage du jeune homme. Le succès de la carrière de son frère et l’indépendance à laquelle il peut accéder sont certainement difficiles à supporter pour Nannerl, qui a vu ses espoirs brisés.
Une vie contrôlée par son père
Ses choix amoureux sont autant contrariés que ses rêves musicaux. Nannerl tombe amoureuse du capitaine Franz d’Ippold, mais son père désapprouve ce choix et ne lui permet pas de l’épouser. Wolfgang propose à sa soeur de le rejoindre à Vienne pour y vivre son amour, mais Nannerl se résigne. En 1783, elle épouse un homme choisi par son père. Le magistrat Johann Baptist Franz von Berchtold zu Sonnenburg est déjà deux fois veuf et a cinq enfants.
Le couple s’installe à Sankt Gilgen. En 1785, Nannerl retourne à Salzbourg pour accoucher de son premier enfant, prénommé Leopold comme son grand-père. Ce dernier fait savoir à sa fille qu’il souhaite élever l’enfant lui-même pendant les premiers mois, et Nannerl rentre à Sankt Gilgen sans son fils. L’arrangement se prolongera jusqu’à la mort de Leopold l’aîné, en 1787. Par la suite, elle aura d’autres enfants : Jeannette, en 1789, et Maria Babette qui ne vivra qu’un an.
Nannerl s’occupe des enfants de la famille et leur enseigne la musique, bien qu’aucun ne devienne musicien. A la mort de son père, elle reprend brièvement et froidement le contact avec son frère, mais leurs relations ne redeviendront jamais ce qu’elles avaient été. A la mort de son époux en 1801, Nannerl retourne vivre à Salzbourg où elle subvient à ses besoins en donnant des cours de piano.
Sa santé décline et, après qu’elle soit devenue aveugle, Maria Anna Mozart meurt le 29 octobre 1829.
Nannerl, la soeur de Mozart (2010), de René Féret. Bande annonce