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Portraits

Un exilé

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"Pour Mahler, le monde réel est plein d'obstacles, de compromission, de douleurs. Il voudrait lui opposer un univers spirituel pur et strict" (Brigitte François Sappey, De Brahms à Malher et à Strauss, p. 119)

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Gustav Mahler voit le jour le 7 juillet 1860 dans une famille juive du village de KalištÄ› en Bohême. Ses parents, Marie et Bernhard Mahler, de milieu modeste, sont aubergistes. À la fin de la même année, la famille s’établit dans la ville d'Iglau en Moravie, où Gustav passe son enfance. Ses dons musicaux sont découverts très tôt. En 1875, il est admis au conservatoire puis à l'université de Vienne. Il suit parallèlement des conférences données par Anton Bruckner à l’université de Vienne.

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Dès sa jeunesse, le mysticisme catholique attire beaucoup Mahler : « Il aimait l'odeur de l'encens et les chants grégoriens et ne pouvait jamais passer devant une église sans y entrer ». Il se fait baptiser à Hambourg au début de 1897 mais la question juive le touche de près, notamment lorsque Cosima Wagner tente d'annuler son engagement à Vienne alors qu'elle révère et défend son mari. Selon le peintre et décorateur Alfred Roller, il ne cachera jamais son origine juive mais ne s'en vante pas particulièrement et, à la fin de son mandat à l'opéra de Vienne, il a certainement souffert de l'antisémitisme larvé ou déclaré d'une partie du public. Sa musique fut bannie sous le Troisième Reich.  « Je suis trois fois apatride ! Comme natif de Bohême en Autriche, comme Autrichien en Allemagne, comme juif dans le monde entier », dit-il.

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Un inquiet

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"Gustav Mahler est tout sauf un homme tranquille. Les caricaturistes, qui s'en donnent alors à coeur joie, peignent un personnage gesticulant, nerveux, irascible. Mais charismatique, comme viennent le rappeler les célèbres Silhouettes de Gustav Mahler dirigeant (1910) d'Otto Böhler, véritables ombres chinoises déclinant diverses positions de direction. Si la musique de l'homme raconte qu'il est plus contrasté, il n'en reste pas moins que tous les témoignages convergent pour raconter son extrême rigueur, à la limite du supportable. Visage rebondi, bien que supporté par une mâchoire particulièrement carrée, lèvres pincées, large front, sourcils finement dessinés et yeux mi-clos, le compositeur paraît souvent soucieux et mélancolique." (Marion Genaivre, L'Intermède, mai 2011, à l'occasion de l'exposition du centenaire au Musée d'Orsay)

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"J'ai eu de nombreuses occasions d'admirer la capacité de compréhension psychologique de cet homme de génie. Aucune lumière n'a été jetée sur la façade symptomatique de sa névrose obsessionnelle. C'était comme si on avait creusé un puits unique au travers d'un bâtiment mystérieux". (Sigmund Freud après sa rencontre avec Mahler à Leyde en août 2010)

L’œuvre de Mahler en 6 dates :

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• 1884-1885 : Lieder eines fahrenden Gesellen (Chants d’un compagnon Errant)
• 1888-1896 : Symphonie numéro 1 « Titan »
• 1888-1894 : Symphonie numéro 2 « Résurrection »
• 1901-1904 ; Kindertotenlieder (Chants pour des enfants morts )
• 1903-1904 : Symphonie numéro 6 « Tragique »
• 1908-1909 : Das Lied von der Erde (Le Chant de la Terre)

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La vie de Mahler en 6 dates :

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• 1883-1885 : second Kapellmeister à l’Opéra de Kassel, il y rencontre Johanna Richter à qui il dédie les Lieder eines fahrenden Gesellen
• 1886 : Il dirige à l’opéra de Prague des représentations de Mozart, Gluck, Beethoven et Wagner
• 1888-1891 : directeur musical de l’Opéra Royal de Budapest
• 1897- 1908 : Il dirige l’opéra de Vienne
• 1901 : il épouse Alma Schindler
• 1908 : Il dirige au Metropolitan Opera de New York.

Un saint

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"Gustav Mahler était un saint. Tous ceux qui l'ont connu, ne serait-ce qu'un peu, ont du partager ce sentiment". C'est par ces mots qu'Arnold Schönberg décrit le compositeur dans son article-hommage In Memoriam, un message d'adieu court mais émouvant paru en 1912 peu après la mort de l'ancien directeur de l'Opéra de Vienne.

Mahler joue Mahler

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(rouleaux de piano "pianola", 1905) :

- Ich ging mit Lust durch einen grunen Wald - Ging heut morgen uber's Feld - Symphony No.4 (Das himmlische Leben) - Symphony No.5 (Trauermarsch)

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