DIE FORELLE
Auteur du poème Die Forelle. Poète allemand, organiste et compositeur. 1739-1791
Georges Seurat 1859-1891
Passant outre la volonté de son maître Salieri qui voulait le voir composer sur des poèmes écrits en italien, Schubert choisit la poésie allemande, comme plus directement inspirée par le romantisme qui l'habite lui-même.
Il mettra en musique le poème La Truite de Schubart, le sauvant ainsi d'une relative obscurité.
Le poème Die Forelle de Christian Schubart
Dans un petit ruisseau brillant
Jaillit dans une hâte joyeuse
Une truite enjouée
Qui passa comme une flèche.
Je me tenais sur la rive
Et regardais dans une douce paix
Le bain du poisson vif
Dans le petit ruisseau clair.
Un pêcheur avec sa canne
Se tenait au bord de l'eau
Et regardait avec sang-froid
Comme le poisson nageait.
ant que la clarté de l'eau
Restait intacte, je pensais
Qu'il n'attraperait pas la truite
Avec sa canne à pêche.
Mais finalement le voleur trouva
Le temps long. Il rendit
Le petit ruisseau trouble
Et avant que j'aie compris,
Sa canne à pêche se dressa,
Le petit poisson s'agitait là,
Et avec la rage au cœur
J'ai regardé le poisson dupé.
À la fontaine dorée
Vous les jeunes, vous vous attardez avec confiance,
Mais pensez à la truite,
Si vous voyez le danger, dépêchez-vous !
Généralement vous échouez par manque
De prudence, jeunes filles, voyez
Le séducteur avec sa canne à pêche !
Sinon vous pleurerez trop tard !
La Truite, c'est aussi l'époque de la rencontre décisive de Schubert et du grand baryton Johann Michaël Vogl, et du début de leur amitié faite d'admiration réciproque, malgré leur différence d'âge. En 1817, Schubert a tout juste 20 ans, Vogl 49.
Souvenirs de Spaun (Brigitte Massin, Franz Schubert, Fayard, 1993, p. 136-137)
"L'impression que firent sur lui [Vogl] les lieder de Schubert fut de plus en plus profonde et, sans y être poussé, il se rapprocha de nouveau de notre petit cercle, invita Schubert chez lui, étudia ses lieder avec lui et, lorsqu'il prit conscience de l'impression énorme et subjuguante que son interprétation produisait sur nous, sur Schubert lui-même et sur tous les cercles d'auditeurs, il se prit lui-même de passion pour ces lieder et devint l'admirateur le plus zélé de Schubert."