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DIE FORELLE

Passant outre la volonté de son maître Salieri qui voulait le voir composer sur des poèmes écrits en italien, Schubert choisit la poésie allemande, comme plus directement inspirée par le romantisme qui l'habite lui-même. 

Il mettra en musique le poème La Truite de Schubart, le sauvant ainsi d'une relative obscurité.

 

 

Le poème Die Forelle de Christian Schubart

 

Dans un petit ruisseau brillant

Jaillit dans une hâte joyeuse

Une truite enjouée

Qui passa comme une flèche.

Je me tenais sur la rive

Et regardais dans une douce paix

Le bain du poisson vif

Dans le petit ruisseau clair.

 

Un pêcheur avec sa canne

Se tenait au bord de l'eau

Et regardait avec sang-froid

Comme le poisson nageait.

ant que la clarté de l'eau

Restait intacte, je pensais

Qu'il n'attraperait pas la truite

Avec sa canne à pêche.

 

Mais finalement le voleur trouva

Le temps long. Il rendit

Le petit ruisseau trouble

Et avant que j'aie compris,

Sa canne à pêche se dressa,

Le petit poisson s'agitait là,

Et avec la rage au cœur

J'ai regardé le poisson dupé.

 

À la fontaine dorée

Vous les jeunes, vous vous attardez avec confiance,

Mais pensez à la truite,

Si vous voyez le danger, dépêchez-vous !

Généralement vous échouez par manque

De prudence, jeunes filles, voyez

Le séducteur avec sa canne à pêche !

Sinon vous pleurerez trop tard ! 

La Truite, c'est aussi l'époque de la rencontre décisive de Schubert et du grand baryton Johann Michaël Vogl, et du début de leur amitié faite d'admiration réciproque, malgré leur différence d'âge. En 1817, Schubert a tout juste 20 ans, Vogl 49. 

  

Souvenirs de Spaun (Brigitte Massin, Franz Schubert, Fayard, 1993, p. 136-137)

"L'impression que firent sur lui [Vogl] les lieder de Schubert fut de plus en plus profonde et, sans y être poussé,  il se rapprocha de nouveau de notre petit cercle, invita Schubert chez lui, étudia ses lieder avec lui et, lorsqu'il prit conscience de l'impression  énorme et subjuguante que son interprétation produisait sur nous, sur Schubert lui-même et sur tous les cercles d'auditeurs, il se prit lui-même de passion pour ces lieder et devint l'admirateur le plus zélé de Schubert."

 

 

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